đ„Ăthique professionnelle & choix de la personne qui consulte đ„
- peggyozennenaturop
- 5 déc. 2024
- 3 min de lecture
DerniÚre mise à jour : 6 déc. 2024
Suite Ă un Ă©change avec une jeune femme dans un passage dĂ©licat de sa vie au niveau Ă©motionnelle et physique, je suis abasourdie d'apprendre qu'un confrĂšre naturopathe s'est autorisĂ© Ă lui dire d'arrĂȘter ses anti-dĂ©presseurs.
La consultante n'est de toute Ă©vidence pas favorable Ă la prise de telles substances, elle met en place de nombreuses actions pour ĂȘtre mieux dans son corps et sa tĂȘte, mais au bout de plusieurs mois, elle a demandĂ© cette aide Ă son mĂ©decin traitant.
Je ne comprends pas qu'un accompagnant en santé (peu importe sa spécialité) se donne le droit de dicter à un.e consultant.e ce qu'il.elle doit prendre ou non.
L'accompagnement en santĂ© doit ĂȘtre supportif en permettant Ă la personne de recevoir un cadre rassurant, mais aussi d'amener vers une rĂ©flexion, de se poser des questions et d'aller elle-mĂȘme vers ses rĂ©ponses.
Si, avec discernement et prise d'informations, la réponse actuelle est "anti-dépresseurs" alors GO !Pourquoi systématiquement fermer l'option "médicaments de synthÚse" à courts ou moyens termes ?
C'est lĂ que le mĂ©decin doit ĂȘtre bon dans ses connaissances du VIDAL en orientant vers la molĂ©cule et la posologie adaptĂ©es. Un.e naturopathe ne doit pas stopper subitement un traitement anti-dĂ©presseur (ou hormonal) amorcĂ©, ni rejeter d'autres approches.
Sur base de cas précis, voici les raisons expliquant ma position :
1. Le naturopathe en question impose sa vision à la consultante alors qu'elle est en position vulnérable.
Je comprends en bonne partie la réticence de mon confrÚre sur la prise d'anti-dépresseurs de synthÚse (IMAO, IRS).
Nous accompagnons avec notre bagage de connaissances qui correspond assez souvent Ă nos convictions personnelles.
Cependant, nous (thérapeutes, pas seulement naturopathes) ne sommes pas supposé.e.s imposer nos convictions personnelles à la personne qui consulte surtout dans le secteur de la santé.
2. La consultante n'a peut-ĂȘtre pas Ă©tĂ© suffisamment entendue et respectĂ©e dans ses dĂ©cisions.
Or, il est primordial que la personne dĂ©cide par elle-mĂȘme de ce qui lui convient Ă l'instant T.
C'est Ă l'accompagnant.e de poser les questions pour aider la personne Ă faire son choix mĂȘme si (ou justement si) elle traverse une pĂ©riode oĂč faire des choix semble impossible !
Cela fait partie du processus thérapeutique d'expliquer, de questionner, de permettre à la personne qui consulte de choisir.
Il s'agit de l'autonomie de santé vers laquelle la personne doit petit-à -petit accéder.
Si vraiment la personne qui consulte verbalise ne pas savoir (ou pouvoir) choisir, alors on peut donner notre avis de façon plus tranchée en parlant au nom de la personne ("à ta place" etc).
3. Parce que nous (thérapeutes en général) sommes supposé.e.s travailler ensemble dans le but de soutenir la personne qui consulte.
Il n'y a rien d'incompatible Ă allier plantes, hygiĂšne de vie, pratiques Ă©nergĂ©tiques ou psycho-corporelles et molĂ©cules de synthĂšse sur un fenĂȘtre de temps dĂ©finie. Pourvu que cela fasse sens et soit bĂ©nĂ©fique pour la personne qui consulte.
Sans quoi, nous risquons de devenir dogmatique dans notre propre pratique et d'exclure les autres médecines, ce qui me semble bien peu malin et bien peu focus "patient".
Il faut rester pragmatique et s'adapter aux besoins des consultant.e.s, pas l'inverse.
4. Cette attitude cloisonnée contribue à salir le métier de naturopathe, un métier qui est parfois injustement considéré comme de l'arnaque, new age, frauduleux ou carrément sectaire.
Nous connaissons l'hygiÚne de vie, la micro-nutrition, les plantes, les massages thérapeutiques, certains soins énergétiques et parfois quelques remÚdes homéopathiques. Mais nous ne savons rien du Vidal. Restons dans notre domaine de connaissances et adaptons-nous à ce dont a besoin la personne qui consulte. POINT.
Donc oui, les anti-dĂ©presseurs ont des effets secondaires, bien sĂ»r qu'il ne faut pas en prendre par facilitĂ©, bien entendu si le traitement est mal supportĂ© (idĂ©es suicidaires, fatigue extrĂȘme, jambes sans repos, nausĂ©es, maux de tĂȘte...) il faut rĂ©agir rapidement et se questionner avec le mĂ©decin sur le type de molĂ©cule et la posologie.
Pour autant, rejeter une aide choisie en conscience par la personne qui consulte est d'office négatif pour son processus de guérison.
Apprenons Ă jongler entre les approches, acceptons que la personne face Ă nous choisisse d'autres chemins, soutenons-lĂ au mieux avec notre bagage de savoirs mais surtout notre humilitĂ© et notre cĆur.
Prenez soin de vous, avec la ou les médecine(s) qui vous correspond(ent). Peggy Naturopathie.

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