Hier, au cours d'une riche discussion, mon interlocutrice me demande : " Que penses-tu des traitements hormonaux de substitution au moment de la ménopause ?". J'ai répondu que je n'en pensais rien.
Je vois plusieurs aspects à partager en lien avec cette question.
1. Connaitre l'approche naturelle ou connaitre les médicaments : chaque thérapeute sa spécialité.
Peut-être devrais-je avoir un avis en tant que naturopathe du féminin sur les THS ? Justement pas. Parce que je suis naturopathe, je ne donne aucun avis sur les médicaments car tout simplement je ne les connais pas. C'est une question d'éthique professionnelle.
Les stéréotypes veulent que les naturopathes soient plus ou moins opposé.e.s aux médicaments de synthèse. Pour ma part, ce n'est pas le cas. En revanche, je ne suis pas formée à la biochimie des médicaments, leurs applications et la balance bénéfices/risques.
Je laisse donc l'expertise du VIDAL aux médecins et m'attache à affiner mes connaissances sur l'approche holistique naturelle (c'est déjà beaucoup à faire !).
2. Avantages des analyses médicales ?
La plupart des femmes qui viennent me voir en consultation sont peu enclines à l'approche médicale conventionnelle, voire totalement récalcitrantes. Pourtant, dans le cas concret de la (pré)-ménopause, faire un bilan avec des techniques médicales simples et peu invasives permet :
- D'avoir une photographie de votre état de santé (osseux, hormonale, vitaminiques etc),
- De poser les bases des accompagnements envisageables,
- D'éviter de se disperser dans différents accompagnements,
- De gagner en efficacité et d'augmenter votre confiance pour passer cette étape de votre vie de femme.
Il est constructif de discuter avec les médecins de vos symptômes, inconforts éventuels, des résultats du bilan afin d'avoir des propositions de soutiens médicamenteux type THS. Cela sous-entend que l'on vous explique les avantages ("bénéfices") et les inconvénients ("risques") de ce soutien appliqué à votre cas spécifiquement.
Refuser systématiquement les examens médicaux et/ou la prise de médicaments n'est pas forcément un choix judicieux pour la santé. C'est pourquoi il est nécessaire de bien discuter des différentes options envisageables dans le temps pour votre équilibre à long terme.
3. Prendre des médicaments ou des plantes : la décision me tourmente !
Comme je le répète régulièrement, ce n'est pas forcément l'un OU l'autre, cela peut être aussi l'un ET l'autre.
En parallèle de l’anamnèse en naturopathie, le bilan de santé médical orientera aussi l'accompagnement au naturel. Nous aurons ainsi plusieurs indications pour déterminer l'accompagnement sur-mesure qu'il vous faut.
En effet, les plantes ne constituent pas l'unique solution à la (pré)-ménopause. L'alimentation, la gestion des émotions, le soutien affectif et moral constituent également des clés pour vous accompagner dans cette étape de vie.
4. Déconstruire les mythes, poser un regard valorisant sur la ménopause.
Les images mythiques de vieilles femmes type sorcières sont souvent associées à la ménopause.
Les articles pullulent sur tous les inconforts renforçant ainsi l'idée que la ménopause doit nécessairement être souffrante et douloureuse.Tout cela dans le prolongement des souffrances menstruelles, youpi !
Notre petit cerveau étant discipliné et soumis, il intègre depuis des générations que c'est le cas : je vais souffrir, cette période sera atroce, c'est le début de ma fin ! (Ohhhhhh ! Réjouissance !).
Sans sous-estimer les désagréments que des femmes traversent à cette période de leur vie (l'effondrement des hormones sexuelles féminines n'est effectivement pas un mythe), il faut continuer à déconstruire la pénibilité systématique de cette étape de vie et la mise à la "benne" des femmes ménopausées.
Un certain nombre vivront physiquement et moralement très bien cette période, d'autres en souffriront physiquement tout en renaissant avec de nouveaux projets de vie... Je ne saurais citer chaque cas possible puisque chaque femme vivra cette étape différemment !
En conclusion, une démarche pragmatique pourrait être :
(1) Bilan médical de votre santé,
(2) Avoir des explications claires sur les traitements hormonaux de substitution par les médecins formés,
(3) S'informer sur les autres possibilités d'accompagnements complémentaires (ou choisir exclusivement une approche naturelle, vous avez votre libre arbitre),
(4) Intégrer un groupe, lire des livres, aller des conférences qui contribuent à déconstruire les idées pré-définies de la ménopause, reposez-vous. Et nourrissez-vous de tout ce qui soutiendra cette étape de vie ! Elle peut aussi être parfaitement fleurissante !
Peggy Naturopathie (Illustration libre de droit)🌺✨
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