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Patient.e, client.e, consultant.e. Quel mot pour définir les personnes que j'accompagne ?

Dernière mise à jour : 7 mai 2023

Il y a quelques jours, je partageais mon inconfort sur le vocabulaire désignant les personnes que les "thérapeutes" (un autre mot qui ne résonne pas !) n'appartenant pas au système médical doivent utiliser pour nommer les personnes accompagnées.


Nous ne pouvons légalement pas nommer ces personnes des "patient.e.s". Alors, il nous reste les "client.e.s" ce qui ne sonne pas juste à mes oreilles. Je propose des accompagnements en médecine holistique, je ne vends pas des carambars ! Ce mot ne révèle pas le lien d'accompagnement thérapeutique et met davantage en avant la transaction commerciale. Bref, je ne suis pas une commerçante. Pour autant, même si cela était possible, je ne voudrais pas davantage nommer les personnes que j’accompagnent des "patient.e.s".


L'adjectif "patient.e" résonne comme positif quand nous l'associons à la qualité de savoir attendre, de persévérance et de résilience. En médecine, comme dans la vie, cette qualité est fondamentale.

En revanche, le nom "patient.e" vient du latin "patior" qui signifie "qui souffre, qui endure, qui supporte".

Certes, j'accueille des personnes qui pour certaines sont dans de réelles souffrances physiques et/ou émotionnelles. Néanmoins, elles ne se résument pas à ce simple mot. Cela pourrait d'ailleurs implicitement suggérer qu'elles sont enchainées à leur condition de celle ou celui qui souffre.

D'autre part, je vois dans l'utilisation contemporaine du mot "patient.e" une forme de dépendance au corps médical qui sait et va résoudre les problèmes de ses patient.es victimes de maladies. Cette relation médecin-patient.e instaurée au fil des siècles est irréaliste et induit une bien lourde charge pour le corps médical en plus de maintenir le lien de dépendance pour les patient.e.s. Or, ce ne sont jamais les médecins ou thérapeutes qui vont guérir. C'est bien la personne accompagnée qui génère sa propre force de guérison sous l'impulsion du cadre thérapeutique. Comme dans une cordée en alpinisme, les coéquipier.ères sont attentif.ves aux autres, peuvent aider moralement ou techniquement mais ne peuvent pas obliger l'autre à marcher plus vite ou poursuivre l'ascension contre son gré.


A ce titre, je ne perçois pas les personnes que j'accueillent comme dépendantes de mon accompagnement pour aller mieux. Elles viennent chercher une alliance thérapeutique, trouver confiance ainsi que des ressources qu'elles n'ont actuellement pas. Je fais en sorte de leur transmettre au maximum une autonomie pour qu'elles développent leur compréhension d'elles-mêmes et leurs ressources. Ces personnes s'appuient donc sur le suivi que je propose mais elles sont la clé de leur santé. En effet, les personnes qui s'engagent dans un suivi holistique redeviennent responsables de leur santé, et dans l'intention (consciente ou non) d'aller vers leur souveraineté dans la prise en charge de leur santé. D'une certaine façon, elles commencent ainsi une libération de leurs souffrances.


Si le mot "client.e" ne me convient pas, le terme "consultant.e" ne résonne aucunement. Et si le mot "patient.e" m'était autorisé, je n'en voudrait pas plus.

Je ne sais pas encore comment nommer les personnes qui sollicitent mon accompagnement en médecine holistique. Ces personnes - essentiellement des femmes du fait de ma spécialisation - sont des personnes responsables, fortes, curieuses, qui malgré leurs doutes et leurs peurs savent qu'elles peuvent (ré)activer leur équilibre voire leur capacité d'auto-guérison. Quel mot pourrait bien synthétiser ces multiples aspects ? Il n'y en a pas.


Je préfère donc vous nommer par votre prénom. Il renvoie à votre individualité et votre spécificité que je dois nécessairement prendre en compte lors de chaque accompagnement.

Vous êtes donc Astrid, Eléa, Jul' ou Sofia. Vous n'êtes déjà plus en souffrance, victime de maladies et dépendantes d'une autre personne pour votre santé. Et surtout : vous êtes votre source infinie de guérison.


(Texte : Peggy Naturopathie - Photo libre de droit).




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